Vaisseau de 74 canons "Le Neptune"
Après la frégate "La Dryade", pour présenter au public un autre type de navire du XVIII° siècle,le conservateur du Musée Saint Rémi, Monsieur Bouxin, m'a demandé de lui réaliser la maquette d'un vaisseau de 74 canons, représentant à l'époque le meilleur navire, ayant atteint le parfait équilibre entre sa puissance de feu et ses qualités liées à sa tenue à la mer.
Les plans qui ont servi à la réalisation de ce modèle sont toujours ceux de Jean Boudriot, et la collection de 4 gros volumes liés à l'architecture du navire, d'une part, mais la somme de connaissances rassemblées sur la Marine de cette époque, d'autre part, est une référence pour les maquettistes et les amoureux de l' Histoire...
Cette maquette, réalisée à l'échelle du 1/36, comme la Dryade ou l'Inconstant, atteint la taille respectable de 2m de long, 2m de haut et 90cm de large au niveau de la grande vergue.
L'ensemble de la coque,mats et vergues ont été faits en merisier (bois acheté brut de sciage dans une scierie), raboté et scié à la demande. Toutes les sculptures (tableau de poupe, figure de proue, ont été réalisées en buis.
Comme toutes les maquettes de marine ancienne fabriquées ici, la coque est réalisée bordée en merisier sur des couples réalisés de toutes pièces en merisier. La mise en place des bordages n'a admis aucun jour, la coque étant peinte directement après ponçage, sans aucun enduit de rebouchage.
La décoration de la proue a été faite en grande partie en merisier, à l'inverse de la poupe, réalisée en buis.
Les différents équipements prenant place sur les ponts et gaillards sont mis en place, peints au fur et à mesure de l'avancement des travaux.
Il en est de même pour les canons (noircis à la tourmaline, puis peint avec un jus, posés sur leurs affûts, qui sont fixés à poste avant la mise en place des ponts supérieurs.
Tous les cordages sont réalisés à la demande au 1/10mm près, grâce à une machine à corder verticale ne nécessitant qu'un seul moteur, la tension étant assurée de manière constante par un contrepoids, pour des longueurs avant façonnage pouvant atteindre 6m.
Une nouvelle machine à corder, mise au point, testée et commercialisée pendant mon activité professionnelle, est décrite ICI
Ces 2 vues du chateau arrière (la poupe) mettent en évidence l'harmonie des formes et des proportions auquelles étaient arrivés les artisans de l' époque.
On peut distinguer de part et d'autre de chaque sabord les queues des 4 pitons fixés par des clavettes reposant sur des rondelles, servant à l'amarrage des affûts des canons.
Après quelques 2500 heures de travail et comme pour chaque maquette destinée au Musée Saint Rémi, un camion vient faire l'enlèvement, pour un trajet de 45km, avec toutes les précautions qui s'imposent.